• ACCUEIL
  • CANDIDATURE
  • JURY
    • »  Nouveau membre du jury 2017
  • LAURÉATS
    • »  Lauréat 2018
    • »  Lauréats 2017
    • »  Lauréats 2016
    • »  Lauréats 2015
    • »  Lauréats 2014
    • »  Lauréats 2013
    • »  Lauréats 2012
    • »  Lauréats 2011
    • »  Lauréats 2010
    • »  Lauréats 2009
    • »  Lauréats 2008
    • »  Tous les lauréats
  • INNOVATION VIE CANADA
  • GALERIE DE PHOTOS
  • CONTACTS

Le Prix Galien Produit innovateur 2016 a été remis ex aequo à Takeda Canada pour Entyvio (Vedolizumab)



Entyvio appartient à la classe des inhibiteurs des molécules d’adhésion des leucocytes. Il s’agit d’un anticorps monoclonal humanisé qui se lie à l’intégrine alpha4bêta7 sur les lymphocytes pathogènes intestinaux soumis à l’écotaxie intestinale et qui inhibe sélectivement l’adhésion de ces cellules à la molécule-1 d’adhésion cellulaire d’adressine de muqueuse (MAdCAM-1), mais pas à la molécule-1 d’adhésion des cellules vasculaires (VCAM-1), empêchant ainsi les lymphocytes T à mémoire de migrer dans le tractus gastro-intestinal. Grâce à ce mécanisme, Entyvio atténue l’inflammation gastro-intestinale sans affecter la réponse immunitaire aux tests de provocation antigénique cutanée ni la surveillance immunitaire du système nerveux central. Ce médicament a été approuvé au Canada pour le traitement de la colite ulcéreuse en 2015 et il a récemment été approuvé pour le traitement de la maladie de Crohn.



Chatrick Paul, Directeur général de Takeda Canada et la Dre Jean Gray, présidente

du jury Prix Galien Canada.


L’histoire de cette molécule a commencé dans le laboratoire du Dr Andrew Lazarovits, dans ce qui était alors l’Université de Western Ontario, avec la découverte de l’anticorps monoclonal ACT-1, qui se lie à l’intégrine alpha4bêta7. À la suite du décès prématuré du Dr Lazarovits, ses travaux ont été repris par d’autres chercheurs et, ultimement, des essais cliniques ont été menés par le Dr Brian Feagan au Robarts Research Institute de London, en Ontario. Les essais cliniques GEMINI ont porté sur des patients atteints de colite ulcéreuse et de la maladie de Crohn qui n’avaient pas réagi à au moins un traitement traditionnel par les stéroïdes, les agents immunosuppresseurs ou l’agent anti-TNF alpha infliximab. Les essais de phase 3 comparant Entyvio à un placebo et à ces agents ont été administrés aux patients par perfusion intraveineuse. Le programme GEMINI comprenait également une étude de prolongation contrôlée et ouverte de longue durée qui a fourni un accès continu au traitement en vue de recueillir des données d’innocuité à long terme.

Les maladies intestinales inflammatoires comme la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn sont relativement fréquentes au Canada et elles se manifestent chez des personnes jeunes et d’âge moyen. Jusqu’ici, on a utilisé des stéroïdes, des immunosuppresseurs et des agents biologiques, mais tous ces médicaments doivent être pris sur de longues périodes et ils sont associés à d’importants effets secondaires. Le natalizumab est un autre médicament qui inhibe l’intégrine alpha4bêta7, mais il inhibe également l’intégrine alpha4bêta1, qui contrôle les lymphocytes B et T dans le SNC. Le natalizumab a été mis sur le marché canadien en 2007 et il semble avoir une efficacité similaire à celle du vedolizumab dans le traitement de la maladie de Crohn, mais, à cause de son action sur le SNC, il est associé à un rare effet secondaire mortel qui se présente sous la forme d’une leucoencéphalopathie multifocale progressive (LMP). À ce jour, la spécificité intestinale du vedolizumab permet de penser que ce médicament n’aura pas un profil d’effets secondaires similaire et les études menées jusqu’ici pour en évaluer l’innocuité n’ont pas montré d’importantes réactions du SNC.


Du fait du mode d’action particulier du vedolizumab, du besoin de meilleurs traitements pour les personnes jeunes souffrant de maladies intestinales inflammatoires et de l’importante participation canadienne à la découverte, au développement et à l’approbation de ce médicament, le Prix Galien du produit innovateur 2016 est remis à Entyvio (Takeda).

Le Prix Galien Produit innovateur 2016 a été remis ex aequo à Gilead Sciences Canada pour Harvoni (Sofosbuvir/Ledipasvir)



Le virus de l’hépatite C (VHC) est une des causes majeures de maladies hépatiques au Canada, où 0,8 % de la population en est infectée. Une récente étude de santé publique a montré que le VHC est la principale cause de morbidité et de mortalité d’origine infectieuse en Ontario. Depuis le début des années 1990, le traitement consiste à administrer sur de longues périodes une association d’interféron par voie parentérale et de ribavirine orale, mais ce traitement obtient un succès limité et il est associé à de nombreux effets secondaires. Dans les premières années de cette décennie, les premiers inhibiteurs de la protéase efficaces (le télaprévir et le bocéprévir) ont été ajoutés à l’interféron et à la ribavirine, ce qui a entraîné une nette amélioration soutenue de la réponse virale et ces deux médicaments avaient conjointement obtenu un Prix Galien à l’époque. Cependant, les effets secondaires de ces médicaments ont nécessité de poursuivre les recherches, ce qui a mené à la découverte du sofosbuvir (Sovaldi), un remarquable inhibiteur de la polymérase du VHC possédant une barrière élevée à la résistance. En association avec le lédipasvir, qui cible la protéine NS5A du VHC (la cible la plus sensible de tous les agents antiviraux), le produit d’association oral, appelé Harvoni, a donné d’impressionnants résultats dans le traitement du VHC de génotype 1.



La Dre Josée Brisebois, directrice médicale, Gilead Canada et Dre Jean Gray,

présidente du jury Prix Galien Canada.


Harvoni, qui a été approuvé en 2014, est un médicament d’association à dose fixe indiqué pour le traitement du virus du VHC de génotype 1, qui est la forme la plus courante du virus en Amérique du Nord et en Europe. Le médicament est associé à des effets secondaires minimes et, dans divers essais cliniques portant sur des patients naïfs de tout traitement, résistants à un traitement antérieur ou cirrhotiques, le médicament a obtenu des taux de guérison (c.- à-d. une clairance virale complète) supérieurs à 90 % des patients traités. De plus, la durée du traitement est désormais de 8 à 12 semaines au lieu des 48 semaines et plus nécessaires pour le traitement à base d’interféron. L’hépatite C est actuellement la première infection virale chronique guérissable !
Même s’il n’y avait pas de Canadiens parmi les chercheurs principaux lors des essais cliniques sur Harvoni, l’apport canadien y a été important et des chercheurs cliniciens canadiens ont participé à la rédaction des publications à la suite de ces essais. De plus, le seul modèle animal non-primate utilisé pour cette maladie a été la souris chimère créée à l’Université de l’Alberta. Ce modèle de souris est sous contrat avec les NIH et une sous-licence a été accordée à Phoenix Bio au Japon. Plus de 160 candidats-médicaments contre le VHC ont été testés à l’aide de ce modèle. Le brevet du modèle de souris chimère est détenu par les cochercheurs de l’Université de l’Alberta.


Pour toutes ces raisons, le jury du Prix Galien considère Harvoni comme un produit vraiment innovateur qui permet de guérir une maladie grave et qui mérite amplement cette distinction en 2016.



Le Prix Galien Recherche 2016 a été remis au Dr Philip F. Halloran, OC, MD, Ph. D., FRCPC, FRSC


Le Dr Philip Halloran est professeur de médecine, de microbiologie médicale et d’immunologie à l’Université de l’Alberta; il est également le directeur de l’Alberta Transplant Applied Genomics Centre. Il a reçu son doctorat en médecine à l’Université de Toronto, où il a également fait sa résidence, et il a obtenu son Ph. D. à l’Université de Londres avant de revenir à l’Université de Toronto en tant que jeune membre du corps enseignant. Il a été recruté par l’Université de l’Alberta pour le poste de directeur du département de néphrologie et il a fait une brillante carrière dans l’étude des transplantations d’organes, faisant paraître un nombre remarquable de publications. Il s’est largement impliqué dans l’industrie pharmaceutique, que ce soit en dirigeant le développement du mofétilmycophénolate (CellCept) en partenariat avec Syntex ou en étant le président fondateur de la Fondation Roche pour la recherche en transplantation d’organes.


Ses contributions se sont concentrées sur six domaines :


1. L’identification de la régulation des gènes dans le rejet des greffes (soutenue par une subvention de Génome Canada en 2004 avec un financement équivalent de l’industrie pharmaceutique) et l’application de cette connaissance à la mise au point du Molecular Microscope Diagnostic System (MMDx), exploité sous licence par Thermo Fisher. À l’aide de micropuces ou puces à ADN, il est possible d’évaluer rapidement les rejets et les lésions dans les biopsies afin d’appliquer des stratégies thérapeutiques appropriées. Le MMDx est maintenant utilisé dans d’autres domaines que la transplantation, pour des problèmes de santé aussi divers que les maladies intestinales inflammatoires et le mélanome.


2. La description des rejets médiés par anticorps (RMA). Le Dr Halloran a été le premier à reconnaître les rejets médiés par anticorps comme un phénotype de la microcirculation, guidant ainsi l’élaboration de critères diagnostiques pour les RMA. Ses travaux ont permis de reconnaître qu’une grande partie des RMA n’étaient pas détectés durant les soins cliniques. Il se consacre actuellement à la description des mécanismes moléculaires qui sous-tendent ce processus.


3. Découvertes sur les lésions et leur progression dans les transplantations et dans la morbidité initiale. À l’aide de modèles animaux, il a montré comment la reconnaissance immunitaire, évoquant une expression accrue des antigènes de transplantation et des médiateurs inflammatoires, peut créer une lésion organique. Ces travaux ont des applications qui vont au-delà de la transplantation d’organes, entre autres dans des domaines tels que les blessures et les maladies chroniques.


4. Impact sur les traitements par immunosuppresseurs. Il a montré que la ciclosporine agit in vivo à des concentrations sous-saturantes pour inhiber la calcineurine ciblée. Ce processus est rapidement réversible, ce qui explique pourquoi les concentrations sanguines de ciclosporine sont essentielles pour la prise en charge thérapeutique. Il a joué un rôle majeur dans les essais cliniques portant sur divers nouveaux agents immunosuppresseurs utilisés pour les transplantations, y compris à la direction du développement et de la présentation de CellCept. Et ses articles de synthèse sur les médicaments immunosuppresseurs restent des références dans ce domaine.


5. Leadership institutionnel et innovation. Grâce son accès direct aux dirigeants de la société Roche, le Dr Halloran a pu favoriser l’établissement et la mise en œuvre de la Fondation Roche pour la recherche en transplantation d’organes, une organisation caritative indépendante suisse administrée par un conseil d’administration qui est une importante source de financement dans le monde pour la recherche sur les transplantations d’organes.


6. Développement de la nouvelle génération de leaders dans les domaines scientifiques et cliniques. Ses collègues chercheurs et cliniciens ainsi que ses anciens étudiants de troisième cycle sont maintenant reconnus comme des leaders partout dans le monde.
Le Dr Halloran mérite le Prix Galien de la recherche 2016 parce que ses travaux ont réuni les mondes de l’université et de l’industrie pharmaceutique, et parce qu’ils ont eu un impact à l’échelle planétaire.


Photo: Dans l'ordre habituel, le Dr Philip Halloran, gagnant du Prix Galien Recherche 2016 et le Dr Richard Fedorak, doyen de la Faculté de médecine et de médecine dentaire de l'Université de l'Alberta.

Powered by

Edit
Email
Print